René Magritte, un maître du surréalisme
René Magritte est l'artiste peintre que l'on peut qualifier sans conteste de maître du surréalisme. Artiste novateur, il a profondément marqué l'art et continue d'inspirer les artistes d'aujourd'hui.
Surréalisme
Histoire et origine Salvador Dalí La persistance de la mémoire Le torero hallucinogène L'Âge d’or André Breton René Magritte Man Ray Joan Miro Hans Arp Francis Picabia Max Ernst Les Automatistes Oeuvres les plus chères Musées du surréalisme Musée Salvador DaliRené Magritte naît à Lessines, en Belgique, en 1898. Après la naissance de ses deux frères, la famille part s'installer à Châtelet où il suit ses premiers cours de peinture. La famille ayant des difficultés financières, elle déménage très souvent.
Une enfance marquée par le drame
La vie des Magritte bascule lorsque, en 1912, la mère se suicide en se noyant dans la Sambre. Ce drame marquera l'œuvre de René Magritte et l'on retrouvera souvent des éléments de cet évènement dans ses peintures.
Le père confiera par la suite l'éducation de ses fils à des gouvernantes.
À l'âge de quinze ans, il rencontre Georgette lors de la foire de Charleroi. Cette jeune fille deviendra l'épouse de René Magritte et sera son seul modèle tout au long de son existence.
Les premiers tableaux de Magritte sont impressionnistes et datent de 1915.
Les débuts dans la peinture pour René Magritte
De 1916 jusqu'en 1918, René Magritte suit des cours à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles.
C'est en travaillant dans un atelier en 1919, chez Flouquet avec qui il collaborera à la revue Au volant, qu’il découvre le cubisme et le futurisme.
Les premières toiles de Magritte sont exposées en 1920 au Centre d'art de Bruxelles. L'année suivante, il est engagé comme dessinateur dans une usine de papier.
Première oeuvre surréaliste
En 1924, il côtoie le mouvement Dada et sera profondément ému par une peinture de De Chirico.
Transporté par cette découverte, il projette de lancer une nouvelle revue Oesophage.
Associé à d'autres artistes belges comme Nougé, Goemans, André Souris ou Lecomte, le surréalisme belge prend forme.
Sa première toile surréaliste, Le jockey perdu date de 1926. Une première grande exposition pour Magritte est organisée en 1928, à la galerie L'époque, où le groupe sera réuni.
De 1927 à 1930, Magritte séjourne en France dans le Val-de-Marne. Il y rencontre les surréalistes français et fera plusieurs collaborations et expositions avec eux malgré des liens difficiles.
Il retourne ensuite en Belgique et contribue, dans un souci de gagner sa vie, à une petite agence de publicité.
Durant les années suivantes, Magritte expose à New York ou encore à Londres et réalise la couverture d'un ouvrage d'André Breton.
La consécration de son art
De 1943 à 1945, Magritte utilise la technique des impressionnistes dans ses tableaux qu'il qualifiera de période « Renoir » et les premiers livres parlant de ses œuvres sont édités.
Il exécute durant les années cinquante et le début des années soixante des commandes comme les huit panneaux décoratifs du casino de Knokke-le-Zoute ou Les Barricades mystérieuses pour le Palais des congrès de Bruxelles.
Des rétrospectives de son œuvre sont organisées en Belgique, aux États-Unis et aux Pays-Bas en 1954, 1965 et 1967.
René Magritte, atteint d'un cancer, meurt à l'âge de soixante-huit ans le 15 août 1967, chez lui, à Bruxelles. Il sera enterré au cimetière de Schaerbeek, aux côtés de son épouse.
Portrait de René Magritte par l'artiste Lothar Wolleh
Lothar Wolleh, photographe allemand dont le travail est largement influencé par la Deuxième Guerre mondiale, a consacré une part de son œuvre à des portraits de René Magritte, peintre surréaliste de renom.
Qui est Lothar Wolleh ?
Wolleh (1930-1979) connaît un début de vie tumultueuse : accusé à tort d’espionnage par les Russes, qui occupent alors son Allemagne natale, il est condamné à passer 15 ans dans une prison de Sibérie. Suite à la libération des otages et prisonniers de guerre, Wolleh étudie la photographie et se consacre d’une part à l’art du portrait, et de l’autre aux livres de photographies en couleur. Il décède en 1979, à Londres.
Durant sa carrière, il aura pris le portrait de 109 artistes, dont César Domela, Man Ray, Daniel Spoerri, Niki de Saint Phalle et, bien sûr, de René Magritte.
Série de photographie par Wolleh
En 1967, Lothar Wolleh sort une série de photographies qui ont pour sujet le surréaliste Magritte et sa femme, Georgette, dans leur demeure de Bruxelles. Ces clichés sont pris et développés quelques mois seulement avant le décès de Magritte, et nombre d’entre eux sont voués à passer à l’histoire.
C’est le cas, par exemple, du fameux portrait à contre-jour, où un René Magritte, cigarette au bec, apparaît en noir sur bleu, riant dans l’ambiance tamisée de ce que l’on devine être son salon.
Un autre célèbre portrait pris en même temps montre le surréaliste à côté d’une de ses toiles : Magritte y est vêtu de la même manière que l’homme que la peinture présente, en complet noir avec une chemise blanche, seulement, contrairement au sujet de l’œuvre, lui ne porte pas de chapeau melon… et l’œuvre n’a pas de tête.
Georgette Magritte est également immortalisée devant une œuvre de son mari, vêtue d’habits du dimanche, lunettes de soleil sur les yeux.
Lothar Wolleh prend finalement plusieurs gros plans des mains de Magritte, une où l’artiste tient un pinceau, l’autre où il pointe une de ses œuvres, vraisemblablement lors d’explications techniques.
Cliché célèbre du photographe
Le cliché, nommé René and Georgette Magritte with their dog after the war, traduit, purement par son titre, un souffle de libération, de paix sociale et d’esprit, de bonheur simple.
Elle est opposée à une seconde photographie, vraisemblablement prise le même jour, en blanc et noir, qui se nomme quant à elle René and Georgette Magritte with their dog during the war ; par ce jeu de mots pendant-après, lié au jeu des couleurs, Wolleh parvient à créer deux clichés aux antipodes l’un de l’autre, centrés autour d’un thème qui lui est cher, la Deuxième Guerre mondiale.
René and Georgette Magritte with their dog after the war inspirera par ailleurs une chanson au musicien folk Paul Simon, sur son premier album solo. La chanson, ludique, sera décrite comme un bel hommage à l’œuvre et l’esprit de Magritte.
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