Les Automatistes et le refus global
Entre 1945 et 1954, un groupe d’auteurs québécois se réunissent auteur du peintre Paul-Émile Borduas pour fonder un mouvement largement inspiré du surréalisme et de l’expressionnisme abstrait, l’automatisme.
Surréalisme
Histoire et origine Salvador Dalí La persistance de la mémoire Le torero hallucinogène L'Âge d’or André Breton René Magritte Man Ray Joan Miro Hans Arp Francis Picabia Max Ernst Les Automatistes Oeuvres les plus chères Musées du surréalisme Musée Salvador DaliUne quinzaine de ces Automatistes signeront en 1948 le Refus global, un manifeste puissant de Borduas rejetant les valeurs traditionnelles et l’immobilisme de la société québécoise de l’époque.
Qui est Paul-Émile Borduas ?
Paul-Émile Borduas (1905-1960) commence sa carrière de peintre vers la fin des années 1920.
Il puise son inspiration dans les paysages du Québec, l’expressionnisme abstrait en vogue à New York, l’art nabi et son défenseur québécois Ozias Leduc, et le surréalisme d’André Breton.
En lisant l’Amour fou de Breton, Borduas réalise qu’il préfère l’acte de peindre à la peinture elle-même : il abandonne peu à peu les thématiques et les sujets au profit de l’action sans prémonition, créant le concept d’automatisme pictural, dont Abstraction verte (1941) est l’une des premières traces. Après avoir cofondé la Société d’art contemporain, qui défend l’art abstrait canadien, Borduas gagne de plus en plus d’influence sur la génération émergente de peintres.
Les membres du groupe
L’école des Automatistes comptait entre autres parmi ses rangs : Marcel Barbeau, Roger Fauteux, Claude Gauvreau, Jean-Paul Riopelle, Pierre Gauvreau, Fernand Leduc, Jean-Paul Mousseau, Marcelle Ferron et Françoise Sullivan.
Bien que le nom d’« Automatistes » n’eut été utilisé pour la première fois qu’en 1947, on associe les débuts du mouvement à une exposition de Paul-Émile Borduas, tenue en avril 1942, à Montréal.
Actifs principalement au Québec entre 1945 et 1954, les Automatistes réalisèrent également des expositions à Paris et New. De plus, leurs champs d’action, bien qu’il débuta principalement avec les arts visuels, s’étendirent par la suite à d’autres formes d’expression telles que le théâtre, la poésie et la danse.
Les inspirations du groupe surréaliste
Les Automatistes, qui s’inspirent autant de l’expressionnisme abstrait new-yorkais que du surréalisme de Breton, recherchent, comme ces deux groupes, la spontanéité totale de la création, parfois à travers la force créative du subconscient.
Manifeste du Refus global
Le Refus global est un manifeste rédigé en 1948 par Borduas et signé par quinze Automatistes, acteurs du milieu de l’art québécois, dans des domaines variant de la danse aux arts visuels, en passant par le design de mode et la littérature.
Dans la même veine que le Manifeste du surréalisme d’André Breton de 1924, le Refus global s’oppose non seulement à la conformité de l’art au Québec, mais également à l’immobilisme tout entier du peuple québécois.
Ce faisant, il marque l’entrée sur la scène publique des artistes québécois, qui signifient qu’ils sont prêts à participer au débat de société. Dénonçant les restrictions politiques, artistiques et traditionnelles auxquels ils sont soumis, les auteurs du Refus global (dont 7 femmes, un nombre exceptionnel pour l’époque !) prônent un art à la manière des surréalistes : instinctif, sans bornes, qui laisse la place à l’expérimentation et à l’imprévu.
Borduas, dans le Refus global, ne se contente pas d’exprimer son point de vue, pour le moins subversif : il appuie sur la nécessité du changement, et sur celle de l’implication des artistes dans cedit changement. C’est d’ailleurs en raison cette insistance sur la démocratisation de l’art que Borduas perdra son poste de professeur à l’École du meuble, à la fin des années 40.
Succès mitigé, seule la moitié des 400 exemplaires du Refus Global, publiés et mis en vente pour la somme d’un dollar, trouvèrent preneur. Malgré cet accueil décevant, le manifeste devint par la suite une véritable référence, fut traduit en différentes langues, lut partout en Amérique et en Europe et reçut même le prix Condorcet, en 1988.
Les commentateurs qualifièrent la publication de ce manifeste comme étant le début d'un Canada français moderne et la Société Radio-Canada le désigne comme l'un des plus importants et controversés documents artistique et social de la société québécoise moderne.
Avec la publication des insolences du Frère Untel, la grève des mineurs d'Asbestos de 1949 et l'émeute de Maurice Richard de 1955, Le Refus Global est largement considéré comme ayant été l'une des causes fondamentales de la Révolution tranquille.
Signataires du Refus global
À la veille de la Révolution tranquille (dans les années 1970), le peuple québécois trouve finalement de l’intérêt pour le manifeste de Borduas : en 1998, les 15 signataires du Refus global gagnent le Prix Condorcet-Dessaules, remis annuellement à un défenseur de la liberté de conscience et de la laïcité.
Les signataires du Refus global :
- Magdeleine Arbour
- Marcel Barbeau
- Paul-Émile Borduas
- Bruno Cormier
- Claude Gauvreau
- Pierre Gauvreau
- Muriel Guilbault
- Marcelle Ferron
- Fernand Leduc
- Thérèse Leduc
- Jean-Paul Mousseau
- Maurice Perron
- Louis Renaud
- Françoise Riopelle
- Jean-Paul Riopelle
- Françoise Sullivan
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